Le dossier du mois
Les hépatites
05/07/2016
- Qu’est-ce qu’une hépatite ?
- Quels sont les différents types d’hépatites virales ?
- Quels sont en France les risques de contamination par les virus de l’hépatite ?
- Quels sont les rôles du foie ?
- Qu’est-ce qu’un hépatocyte ?
- Le foie peut-il se régénérer ?
- Quelles sont les conséquences des hépatites virales ?
- Quels sont les symptômes d’une hépatite virale ?
- Quand parle-t-on d’hépatite chronique ?
- Pourquoi les hépatites B et C sont-elles dangereuses pour l’ensemble de la population ?
- En quoi une hépatite chronique est-elle dangereuse ?
- Qu’est-ce qu’une hépatite alcoolique ?
- Qu’est-ce qu’une cirrhose ?
- En quoi l’alcool est-il mauvais pour le foie ?
Qu’est-ce qu’une hépatite ?
Les hépatites désignent une inflammation du foie.
Lorsqu’elle est due à un virus, l’hépatite est dite virale.
Lorsque l’abus d’alcool ou l’usage de certains médicaments sont en cause, il s’agit d’hépatites toxiques.
Une hépatite peut se cantonner à un épisode inflammatoire aigu mais elle peut aussi devenir chronique et favoriser la survenue d’une cirrhose (perte de l’efficacité du foie), voire d’un cancer.
Dans les cas les plus graves (hépatite fulminante) le foie peut être massivement et très rapidement détruit.
Quels sont les différents types d’hépatites virales ?
A chaque virus de l’hépatite correspond un mode de contamination, un tableau clinique spécifique et des conséquences différentes.
Il existe 5 grands types d’hépatites virales: A, B ,C, D, E. Pour chacune de ces hépatites, les conséquences de l’infection sont différentes.
Les hépatites B ou C font l’objet d’une attention constante des autorités de santé car elles sont fréquentes et potentiellement graves. Environ 20 % des patients présentant une hépatite chronique C et 5 % à 10 % de ceux qui ont une hépatite chronique B souffrent d’une pathologie grave (cirrhose) et potentiellement de cancer hépatique.
Il est à noter que l’hépatite D est concomitante avec le virus de l’hépatite B, à savoir que le virus de la B peut se transformer en D ou coexister avec le virus de la B.
Quels sont en France les risques de contamination par les virus de l’hépatite ?
Le risque de contamination du virus E est pratiquement nul en France.
Il est rare ou faible pour les virus A, B, C.
Les hépatites A et E surviennent des suites d’une contamination oro-fécale, par contact intra-personnel ou par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés.
Les hépatites B et C sont la conséquence de piqûres avec du matériel infecté, tatouage, acupuncture, piercing, soins médicaux, soins dentaires … et/ou contamination inter-individu par voie sexuelle essentiellement.
Quels sont les rôles du foie ?
Le foie est une usine chimique et un carrefour pour pratiquement toutes les substances contenues dans le sang.
Il stocke et répartit les nutriments issus de la digestion.
Il dégrade des substances toxiques, synthétise la plupart des protéines du sang et produit la bile.
Qu’est-ce qu’un hépatocyte ?
L’hépatocyte est l’unité cellulaire fonctionnelle du foie. Les hépatocytes occupent 85 % du foie (65 % des cellules du foie).
Ils sécrètent la bile dont le rôle est de faciliter l’absorption des graisses
Le foie peut-il se régénérer ?
Après une hépatectomie (ablation) de 70 % de la masse hépatique chez le rat, il existe une récupération intégrale en 7 à 10 jours.
Par contre, dans le cadre d’une hépatite chronique, le processus inflammatoire (hépatite) va entraîner une diminution des tissus actifs (hépatocytes) par des tissus fibreux inactifs. Le foie est moins efficace et sa capacité de régénération est bien évidemment diminuée
Quelles sont les conséquences des hépatites virales ?
Les hépatites E se guérissent très généralement spontanément.
Les A occasionnent une pathologie aiguë.
Par contre, 10% des hépatites aiguës symptomatiques B et entre 50 et 80 % des C évoluent vers une pathologie chronique du foie.
Quels sont les symptômes d’une hépatite virale ?
Lorsqu’elle est aiguë, une hépatite se caractérise par l’apparition des symptômes suivants :
- ictère;
- coloration blanchâtre des selles;
- urines anormalement foncées;
- sensation de fatigue;
- fièvre légère;
- perte d’appétit avec apparition de nausées.
Néanmoins, au début de la maladie, ces symptômes sont souvent discrets, voire absents
Quand parle-t-on d’hépatite chronique ?
On parle d’hépatite chronique lorsqu’une hépatite virale se prolonge au-delà d’une durée de 6 mois
Pourquoi les hépatites B et C sont-elles dangereuses pour l’ensemble de la population ?
49 % des personnes porteuses du virus de l’hépatite B et 56 % du C ne se savent pas infectées
En quoi une hépatite chronique est-elle dangereuse ?
Le danger de l’hépatite chronique est l’évolution en 10 à 40 ans vers la cirrhose. Cette évolution vers la cirrhose est plus fréquente si le virus reste actif, c’est-à-dire s’il y a persistance de la réplication virale.
La cirrhose peut se compliquer en insuffisance hépatique et en carcinome hépato-cellulaire (cancer du foie).
Il est important de savoir que la survenue au bout de plusieurs dizaines d’années d’un carcinome hépato-cellulaire est toujours possible même en l’absence de cirrhose.
Qu’est-ce qu’une hépatite alcoolique ?
20 % des personnes alcooliques ou présentant déjà une cirrhose et ayant une consommation excessive d’alcool développent une hépatite alcoolique aiguë
Qu’est-ce qu’une cirrhose ?
Le foie est constitué de cellules spécifiques : les hépatocytes.
Lors d’une atteinte du foie, ces cellules actives sont remplacées par un tissu fibreux dit cicatriciel. Lorsque ce tissu cicatriciel occupe une trop grande partie du foie, ce dernier n’est plus assez fonctionnel : on parle alors de cirrhose. Celle-ci peut être asymptomatique ou s’accompagner de complications :
- hémorragie digestive par rupture de varices oesophagiennes,
- une jaunisse,
- une ascite (accumulation anormale de liquide dans l’abdomen),
- des oedèmes (gonflement) des membres inférieurs,
- une encéphalopathie (atteinte du cerveau).
Les conséquences d’une cirrhose sont bien souvent la survenue d’un cancer primitif du foie ou carcinome hépatocellulaire.
En quoi l’alcool est-il mauvais pour le foie ?
La consommation d’alcool en excès (supérieure à 3 unités d’alcool par jour ou 21 par semaine pour un homme et 2 unités pour une femme ou 14 par semaine et pas plus de 4 unités d’alcool lors d’une occasion) d’autant plus si elle est régulière entraîne l’infiltration dans le foie de graisse (stéatose) et favorise la survenue d’une cirrhose. Les personnes les plus sensibles à cet excès sont :
- les femmes
- les personnes en surpoids.
La quantité à prendre en compte dans le risque alcoolique est celui de la quantité absorbée tout le long de la vie.
- Comment se protéger de la contamination par un virus de l’hépatite B ou C ?
- Comment se protéger de la contamination par un virus de l’hépatite A ou E ?
- Puis-je être contaminé par l’hépatite B lors d’un baiser ?
- Est-ce qu’une hépatite s’accompagne toujours d’un ictère ?
- Quelles sont les limites d’une consommation d’alcool à faible risque ?
- Comment puis-je évaluer mon risque vis-à-vis de l’alcool ?
- Y a-t-il des consommations d’alcool plus à risque que d’autres ?
Comment se protéger de la contamination par un virus de l’hépatite B ou C ?
Les hépatites B et C sont transmises par le sang lors d’une piqûre avec une aiguille souillée ou suite à un rapport sexuel non protégé. Seule l’hépatite B est une infection sexuellement transmissible à part entière, mais les autres hépatites peuvent dans certaines conditions être contractées au cours de pratiques sexuelles.
Seuls les rapports protégés évitent le risque de transmission et cela, quelles que soient les pratiques sexuelles.
Lors d’un tatouage par exemple assurez-vous de la réalité de l’usage unique de l’aiguille que vous utlisez ou que l’on utilise pour vous.
A titre préventif, la vaccination est le meilleur moyen de se protéger d’une contamination par le virus de l’hépatite B.
Comment se protéger de la contamination par un virus de l’hépatite A ou E ?
Les aliments crus ou pas assez cuits sont les plus susceptibles de transmettre l’infection et ce, principalement du fait de l’eau souillée. Le virus peut également être transmis par des fruits de mer récoltés dans des zones où des eaux d’égout non traitées se déversent.
Le risque de transmission est élevé dans les pays où les conditions d’hygiène sont mauvaises. Dans ces pays, presque tous les enfants ont déjà été infectés par le virus.
A titre préventif, la vaccination est le meilleur moyen de se protéger d’une contamination par le virus de l’hépatite A, contrairement à l’hépatite E pour laquelle il n’y a aucun vaccin à ce jour.
D’où l’intérêt si vous voyagez dans ces pays endémiques de prévoir de décontaminer l’eau que vous seriez amenés à boire ou à utiliser, à faire bien cuire les légumes et éviter les crudités.
Puis-je être contaminé par l’hépatite B lors d’un baiser ?
Cela reste toujours possible si la personne infectée souffre d’une hépatite aigüe ou chronique. Mais, en pratique, ces contaminations sont marginales
Est-ce qu’une hépatite s’accompagne toujours d’un ictère ?
Un ictère est la coloration généralisée de la peau, du blanc de l’œil et des muqueuses du jaune au bronze, appelée aussi jaunisse.
Il survient lors d’une maladie du foie lorsqu’il ne peut plus éliminer normalement le composé majeur de la bile : la bilirubine.
La survenue d’un ictère lors d’une hépatite est peu fréquente.
Les hépatites virales sont souvent asymptomatiques, ce qui en facilite la prolifération.
Quelles sont les limites d’une consommation d’alcool à faible risque ?
Les recommandations d’une consommation à faible risque sont :
- Pour les consommateurs réguliers :
- Pour les femmes : pas plus de 2 unités* d’alcool en moyenne par jour (soit 14 par semaine),
- Pour les hommes : pas plus de 3 unités* d’alcool en moyenne par jour.
- Pour les consommations occasionnelles :
- Pas plus de 4 unités* d’alcool en une seule occasion.
Bien évidemment la consommation d’alcool est formellement déconseillée pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement, pendant l’enfance, quand on conduit un véhicule ou une machine, quand on exerce des responsabilités qui nécessitent de la vigilance, quand on prend certains médicaments (consulter la notice), dans certaines maladies aiguës ou chroniques (hépatite virale, pancréatite, épilepsie…).
*: Unités = un verre de 25 cl
Comment puis-je évaluer mon risque vis-à-vis de l’alcool ?
Le risque est en relation directe avec la consommation totale d’alcool tout le long de sa vie. Une consommation régulière sur une longue période est plus dangereuse qu’une alcoolisation importante sur une période courte de sa vie.
Plus le temps de contact avec l’alcool est important, plus le risque est important.
Y a-t-il des consommations d’alcool plus à risque que d’autres ?
Oui. Votre consommation sera plus à risque si vous êtres une femme ou si vous êtes de petit poids, si vous buvez à jeun, si vous buvez vite et en grande quantité…
Il faut aussi prendre en compte les conséquences de l’alcool sur le fœtus et affirmer aux femmes enceintes que l’abstinence est une nécessité.
La vaccination est-elle une solution de prévention efficace ?
La vaccination est aujourd’hui considérée comme le meilleur moyen de prévention de l’hépatite virale B.
Elle est obligatoire pour les personnels soignants. Trois injections de ce vaccin confèrent à 98 % des personnes vaccinées une protection contre une infection par le virus de l’hépatite B. Chez 90 % des personnes vaccinées, cette protection dure au moins 10 ans, probablement même toute la vie. Aujourd’hui le vaccin de l’hépatite B est issu de la biotechnologie
Le vaccin de l’hépatite A est conseillé en cas de voyage dans un pays subissant cette endémie et chez des personnes fragiles ou à comportements à risque.
Pour les hépatites C, D et E il n’existe aucun vaccin à ce jour.
Elle est obligatoire pour les personnels soignants. Trois injections de ce vaccin confèrent à 98 % des personnes vaccinées une protection contre une infection par le virus de l’hépatite B. Chez 90 % des personnes vaccinées, cette protection dure au moins 10 ans, probablement même toute la vie. Aujourd’hui le vaccin de l’hépatite B est issu de la biotechnologieLe vaccin de l’hépatite A est conseillé en cas de voyage dans un pays subissant cette endémie et chez des personnes fragiles ou à comportements à risque.
Pour les hépatites C, D et E il n’existe aucun vaccin à ce jour.
" alt="La vaccination est-elle une solution de prévention efficace ?"/>La vaccination contre l’hépatite B est-elle sans risque ?
Aujourd’hui le vaccin de l’hépatite B est issu de la biotechnologie. Il n’y a plus de relation entre le virus et le vaccin.
Au début des années 90 des études semblaient démontrer une relation entre la vaccination et la survenue de problèmes neurologiques graves (sclérose en plaque ou autres maladies de la démyélinisation). Selon l’INPES, toutes les études menées jusqu’à présent à ce sujet infirment strictement cette relation.
Quels sont les principaux traitements des hépatites ?
Il faut différencier le traitement de l’hépatite aiguë de celui de l’hépatite chronique.
La première ne bénéficie pas de traitement validé et la guérison survient lorsque les défenses immunitaires de la personne parviennent à éliminer le virus.
Si la guérison n’est pas obtenue dans les six mois, l’hépatite est considérée comme chronique et doit bénéficier de traitements médicamenteux lourds et coûteux. Ces traitements sont des antiviraux qui agissent sur la multiplication des virus et l’interféron alpha.
Qu’est-ce qu’un interféron ?
Les interférons sont de petites molécules protéiques. Ils sont produits et sécrétés par les cellules en réponse à des infections virales. Ils permettent donc d’augmenter les capacités des défenses immunitaires afin de juguler l’infection virale. Aujourd’hui, grâce aux techniques de biotechnologie, il est possible d’en faire des copies en grande quantité et de les utiliser comme des médicaments contre les infections virales, et plus particulièrement les hépatites.
Les interférons-médicaments sont uniquement disponibles sous forme injectable et doivent être conservés entre 2 et 8°.