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Le dossier du mois

Le stress

30/12/2015

Quelle est la définition du stress ?

La définition du stress est multiple. On parle de bon ou de mauvais stress, de stress post-traumatique, de burn-out ou encore de stress oxydatif ou oxydant.

Si l’on prend la définition d’origine, le stress est : « l’ensemble des moyens physiologiques non spécifiques mis en œuvre par un organisme pour se défendre contre une agression. »

Pour le médecin du travail : « On parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire et les ressources dont elle dispose pour y répondre ».

Un très grand nombre de travaux scientifiques ont établi que le stress favorisait l’apparition de pathologies graves et avait un coût social très important. Il a été aussi mis en évidence que le stress entraînait des dérèglements particulièrement importants du métabolisme et de l’immunité lorsqu’il devenait chronique.

 ,Non, on préfèrera parler du stress aigu, qui est la réponse qu’une personne donne à un événement ponctuel exigeant. Lorsque cette situation prend fin, les symptômes de stress s’arrêtent généralement peu de temps après. Pour les experts, le mauvais stress est le stress chronique. Il apparaît lorsque les conditions de travail ou de vie entraînent des contraintes constantes et/ou durables, que celles-ci soient effectives (physiques par exemple) ou simplement ressenties

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Existe-t-il un bon et un mauvais stress ?

Le stress est la conséquence d’un ensemble de circonstances qui dépasse l’intensité et l’importance du temps de travail.

Les sources de stress peuvent être aussi liées à :

  • la nécessité de maitriser ou façonner ses propres émotions (devoir sourire en toutes circonstances),
  • de ne pas avoir la possibilité de gérer son travail comme on souhaiterait le faire (manque d’autonomie),
  • de ne pas se sentir compris ou épaulé par sa hiérarchie ou ses collègues ,
  • de se sentir dévalorisé.

Dans tous les cas, le stress apparaît lorsque les moyens mis en œuvre ne sont pas en relation avec la demande ou les exigences (situations de travail tendues). Il peut apparaitre aussi lors d’un déséquilibre entre les exigences consenties et les récompenses retirées, qu’elles soient financières ou autres (signes de reconnaissance…).

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Quelles sont les sources de stress au travail ?

Selon une enquête de 2010 (SUMMER) :

  • 57 % des salariés déclarent subir un rythme de travail qui leur est imposé par une demande extérieure obligeant à une réponse immédiate ;
  • 27 % subissent selon eux une surveillance permanente de leur hiérarchie ;
  • 56 % sont obligés d’interrompre leur travail pour répondre à une demande non prévue ;
  • 36 % déclarent ne pas avoir d’autonomie pour régler une demande spécifique.

Plus d’un tiers subit au moins trois de ces contraintes potentiellement stressantes dans leur milieu professionnel

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Quelle est l’importance du stress au travail ?

Le déséquilibre entre les moyens à sa disposition et la tâche à accomplir est créateur de stress.

Le sentiment d’être dépassé par un évènement est une chose normale lorsque la situation ou les moyens de la résoudre vous sont inconnus.

La gestion du stress passe dès lors par la résolution du problème auquel vous êtes confronté. Le stress peut être alors considéré comme une alerte et le moyen de mobiliser votre potentiel de réponse.

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Comment réagit-on à une situation de stress ?

Les femmes sont plus sensibles que les hommes aux situations de travail tendues engendrant potentiellement du stress appelé par les Anglo-Saxons « job strain ».

Elles sont en effet 28 % à le subir alors que les hommes sont moins de 20 % à le déclarer.

La possibilité d’être autonome ou encore de se sentir soutenu ou reconnu dans son travail (soutien social) limite d’autant les effets stressants du “job strain”.

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Tous les salariés subissent ou réagissent-ils tous de manière semblable au stress ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out se caractérise par : « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».

Il est l’aboutissement d’un long processus et la conséquence de périodes de stress fréquentes voire d’un stress chronique, et se caractérise par un épuisement :

  • physique (perte d’énergie, troubles du sommeil, variation de poids, douleur de dos, maux de tête, troubles du transit, moindre résistance aux infections…),
  • émotionnel (démotivation, ennui, diminution de l’estime de soi, anxiété, susceptibilité, irritabilité…),
  • intellectuel (troubles de la concentration et de la mémoire, perte du sens des priorités…),
  • comportemental (ironie, agressivité, isolement social, abus d’alcool ou de médicaments…).

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Qu’est-ce que le burn-out ?

Le burn-out est la conséquence du stress. Il en marque l’étape finale : l’épuisement physique et psychique

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Comment différencie-t-on burn-out et stress ?

En intégrant en 2013 dans ses nouveaux programmes d’aide aux acteurs de soins le stress post-traumatique, l’OMS reconnaît l’importance sociale et sanitaire de cet état psychologique.

L’état de stress post-traumatique « se caractérise par le développement de symptômes spécifiques faisant suite à l’exposition à un événement traumatique dans un contexte de mort, de menaces de mort, de blessures graves ou d’agression sexuelle. » Il peut être aigu lorsqu’il ne dure qu’un mois, devenir chronique (plus d’un mois) ou différé s’il survient six mois après l’événement traumatisant.

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Qu’est-ce que le stress post-traumatique ?

La personne revit l’événement de manière répétitive en se le remémorant involontairement ou au contact d’un élément qui s’y rattache.

Elle souffre de cauchemars ou de troubles du sommeil, et d’un envahissement de l’événement traumatique dans sa vie quotidienne.

Elle a du mal à se concentrer, elle subit des émotions négatives (peur, horreur, colère…) de manière répétitive et exagérée, une mésestime de soi… Elle est irritable, a des attitudes d’hypervigilance ou à risque (alcoolisation, mésusage de médicaments…).

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Comment l’état de stress post-traumatique apparaît-il ?

À l’apparition d’une situation stressante le corps est mis en alerte et se prépare à agir.

Si la situation persiste l’organisme entre en phase de résistance en améliorant son oxygénation, en facilitant le passage de l’air dans les bronches, en augmentant l’apport du glucose vers les muscles, ou encore en limitant le transit intestinal. Les mécanismes mis en œuvre pour augmenter la capacité à réagir du corps sont en relation avec le système nerveux central autonome sympathique (adrénergique) et la production d’une hormone : le cortisol (unique corticoïde synthétisé par le corps humain).

Lorsque la situation stressante persiste voire s’intensifie, l’organisme ne fait plus face et rentre dans la phase d’épuisement.

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Comment le corps réagit-il à une situation de stress ?

Le stress peut à la fois entraîner des affections physiques comme psychologiques.

Il peut favoriser une détresse psychologique. Cette dernière survient lorsqu’un individu fait face à des situations qui impliquent le sentiment de perdre le contrôle, l’imprévisibilité, la nouveauté, et/ou que son égo se sent menacé.

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Quelles sont les répercussions psychologiques du stress ?

Les défenses immunitaires sont dégradées lorsque le stress devient chronique.

De nombreux travaux ont montré l’effet des hormones du stress (cortisol et adrénaline) sur l’immunité. Les médicaments corticoïdes (analogue du cortisol) sont utilisés comme immunosuppresseurs. Les cellules du système immunitaire peuvent « dialoguer » entre elles par l’intermédiaire de petites molécules protéiques : les cytokines.

Il est aujourd’hui démontré que le cortisol agit sur la production de ces médiateurs de nos défenses immunitaires et qu’inversement, celles-ci interviennent dans la régulation des hormones du stress.

Les différentes cytokines dans le sang agissent au niveau cérébral et cela en fonction de leur concentration dans le sang.

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Y a-t-il un lien entre stress et immunité ?

Le stress naît d’une multitude d’informations recueillies inconsciemment dans son environnement par une personne.

Le corps, par un mécanisme « réflexe » (voie sympathique), crée une réaction de défense ou de préparation au combat ou à la fuite (hormonal).

Les premières réactions sont donc inconscientes puis deviendront conscientes et seront régulées par des structures spécifiques du cerveau, lorsque le taux des hormones du stress sera trop important, et/ou que des médiateurs comme la sérotonine (hormone du plaisir) ou les cytokines circulantes interviendront.

Il en est de même et toutes proportions gardées pour la douleur. Comme la douleur, le stress est une réaction « positive » face à un « danger », puis le stress comme la douleur peuvent devenir inutiles et néfastes lorsqu’ils deviennent chroniques.

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Comment le stress intervient-il au niveau du cerveau ?

Lorsque aucune pathologie grave ou organique ne peut être déterminée, les médecins parlent de pathologie fonctionnelle.

Il apparaît aujourd’hui que le stress est une composante explicative de la survenue de ce type de pathologies digestives. Il peut donc être une des causes, mais aussi être une conséquence d’un dysfonctionnement digestif.

Sous l’effet du stress, la digestion est ralentie voire s’arrête.

Le fait de manger dans un environnement stressant est donc à déconseiller. Essayer de rechercher un peu de sérénité est certainement l’un des moyens de limiter les inconforts digestifs. Le repas assis par exemple dans de bonnes conditions est utile à votre confort digestif.

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Le stress joue-t-il un rôle dans les pathologies digestives ?

Le stress est pour son concepteur le moyen de définir un ensemble de symptômes favorisant la survenue de pathologies physiques et/ou psychiques.

Au fil du temps, il est devenu un terme générique qui cherche à décrire une situation de danger ou de risque développée lors de circonstances particulières, la fièvre, l’inflammation deviennent alors des éléments de « stress ». Il serait bien plus judicieux de parler de souffrance liée à un environnement ou des circonstances auxquelles l’organe ou le tissu ne peuvent échapper plutôt que de « stress » afin de ne pas favoriser de confusion.

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Pourquoi ne faut-il pas confondre stress d’un organe et stress au travail ?

Les pathologies les plus courantes sont :

  • La dépression
  • Les troubles musculo-squelettiques
  • Les maladies cardiovasculaires

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Quelles pathologies peuvent être causées par le stress en entreprise ?

Selon l’institut national de recherche et sécurité (INRS) l’estimation basse des coûts de santé (dépression, maladies cardiovasculaires, pathologies musculaires, articulaires et osseuses), de perte de productivité (absentéisme, cessation prématurée d’activité) ou encore de la mortalité prématurée liés au stress en entreprise est de 1,9 à 3 milliards d’euros.

La dépression engendre les coûts les plus élevés (1,5 milliard d’euros), bien loins de ceux des troubles musculosquelettiques du mal de dos ou des incapacités majeures de mobilité (217 millions d’euros) ou encore de ceux des maladies cardiovasculaires (HTA, infarctus, AVC…).

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Quel est le coût social du stress en entreprise ?

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Quels événements sont susceptibles d’entraîner une situation de stress ?

Lorsque vous êtes face à une situation nouvelle ou imprévue et que vous avez l’impression qu’elle vous échappe ou que vous avez le sentiment d’être déstabilisé voire menacé par une personne qui remet en cause vos capacités ou vous en donne l’impression, alors vous êtes peut-être face à un événement source de stress.

Il est aujourd’hui admis que les situations sources de stress sont très majoritairement contreproductives, et qu’elles sont généralement en relation avec une organisation de travail inadéquate, et non pas le fait d’un individu. Réagir contre les événements stressants est donc une action collective de l’ensemble des membres d’une organisation.

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Comment puis-je savoir que je suis victime du stress ?

Le stress favorise des variations de poids et de votre tour de hanche, entraîne des troubles du sommeil, des pertes de mémoire ou de concentration et une fatigue persistante.

Ces signes ne doivent pas être négligés en les mettant sur le coup d’une surcharge de travail.

Si un proche constate que vous avez changé de comportement, que vous êtes plus irritable ou que vous avez tendance à vous mésestimer il peut insister pour que vous alliez consulter.

Si vous constatez que votre alimentation est de plus en plus riche en graisse ou en sucre, car vous en avez de plus en plus envie, alors, il est souhaitable d’en parler à votre médecin.

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Pourquoi faut-il agir avant le burnout ?

Un stress chronique amène votre corps à un surrégime qui a des conséquences physiques à moyen terme (HTA, risque cardiovasculaire, accident musculaire ou articulaire, douleurs…), mais aussi psychologiques d’autant plus pernicieuses que le point de rupture n’est pas prévisible.

Croire que l’on peut pousser les limites est un leurre, qui amène à l’épuisement et à l’impossibilité totale de continuer.

Une personne en stress chronique n’est pas efficace même si elle est présente à son travail, on parle alors de présentéisme par analogie avec l’absentéisme.

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Comment puis-je faire face quotidiennement au stress ?

L’American Heart Association propose de transformer des comportements auto-stressants en comportements déstressants. Au lieu de vous dire « je ne peux pas faire ça » affirmez « je vais faire de mon mieux ».

Au lieu de « tout va mal » dites-vous « chaque chose en son temps », ou pour lutter contre « je crains ce qui risque d’arriver », positivez en vous disant « j’ai déjà vécu ça et je sais ce qu’il faut faire ».

Dans tous les cas, si vous vous sentez stressé, n’hésitez pas à :

  • rechercher de l’aide,
  • essayer de parler des problèmes organisationnels de l’entreprise avec vos collègues et/ou votre hiérarchie en proposant des solutions,
  • favoriser votre autonomie,
  • accepter l’erreur,
  • vous autoriser à rire…

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Comment puis-je lutter dans l’urgence contre une situation stressante ?

En utilisant ce que les Anglo-Saxons appellent des « stress stoppers », ceux-ci vous permettent de prendre le temps de vous adapter à la situation stressante.

Vous pouvez ainsi :

  • respirer profondément cinq fois ;
  • compter jusqu’à 10 avant de parler ;
  • prendre le temps d’une marche avant de prendre en charge la situation ;
  • accepter de s’excuser si vous avez commis une erreur ;
  • prendre le temps nécessaire pour vous rendre à un rendez-vous.

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Existe-t-il des techniques pour évacuer le stress ?

Il suffit parfois de trouver ou de pratiquer une activité que vous aimez et qui vous détend pour combattre le stress. Parfois prendre le temps d’une simple marche dans un endroit calme et tranquille est suffisant.

La pratique quotidienne d’une technique de relaxation (yoga, taïchi…) est utile.

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Pourquoi faut-il éviter un mésusage des hypnotiques et des anxiolytiques ?

Les hypnotiques modernes et les anxiolytiques sont des produits très proches (benzodiazépines et apparentés) qui se différencient par un temps d’action différent.

Il est aujourd’hui démontré que le mésusage (mauvaise utilisation) de ces médicaments entraîne des effets négatifs sur la mémoire et peut favoriser une dépendance.

De plus, il est aussi démontré que l’efficacité thérapeutique des hypnotiques est de courte durée (une heure de plus de sommeil).

L’usage des anxiolytiques doit être étroitement contrôlé par un médecin, ce qui justifie une ordonnance. On ne peut dépasser 12 semaines de traitement pour les anxiolytiques et 4 semaines pour les hypnotiques.

Les doses prescrites d’hypnotiques ne peuvent en aucun cas dépasser un comprimé par jour et ne doivent pas être renouvelées.

Votre pharmacien ne peut pas vous délivrer plus de 28 comprimés d’un hypnotique.

Certains des médicaments anxiolytiques ou hypnotiques ont des règles de délivrance encore plus strictes (limitation à 14 jours) et sont apparentés pour leur délivrance à des stupéfiants.

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Comment dois-je me nourrir pour éviter de majorer le stress ?

Bien évidemment le café, l’alcool, les boissons énergisantes sont à éviter.

L’alimentation trop riche en graisses et en sucres rapides est à réduire.

Une alimentation diversifiée est donc toujours préférable.

Il faut être attentif à favoriser un régime alimentaire plus riche en sucres lents (pâtes, riz, pommes de terre…), en oméga 3 ou 6 des poissons gras par exemple, ou en fruits et légumes frais.

Retrouver le plaisir de faire une cuisine à base de produits frais est à la fois bénéfique à un régime alimentaire plus sain et à la convivialité.

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Que puis-je faire contre la fatigue ?

Le sommeil est la pierre angulaire d’une gestion efficace d’un état de fatigue. Il est souvent utile d’examiner la durée de votre sommeil et sa qualité (réveil nocturne, capacité à s’endormir et à se rendormir, durée du réveil nocturne).

Les heures de sommeil avant minuit sont plus reposantes et reconstituantes.

Une alimentation déséquilibrée peut favoriser des carences, la prise de compléments ou de vitamines peut alors être utile, parlez-en à votre pharmacien.

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