Le dossier du mois
Les entorses
30/04/2015
- Quelle est la différence entre un claquage et une entorse ?
- Quelle est la différence entre un tendon et un ligament ?
- Qu’est-ce qui différencie un claquage d’une élongation ?
- Qu’est-ce qui différencie une contracture ou une crampe d’une élongation ?
- Qu’est-ce qu’un trouble musculo-squelettique ?
- Qu’est-ce qu’une tendinite ?
- Qu’est-ce qui différencie une tendinite d’une entorse ?
- Pourquoi une cheville peut-elle devenir « fragile » ?
- En quoi une entorse est-elle plus ou moins grave ?
- Qu’en est-il du coup du lapin ?
- Quelles sont les situations à risque de survenue d’une entorse ?
- Pourquoi utilise-t-on le froid pour soulager une entorse ?
- Pourquoi ne faut-il pas masser ?
Quelle est la différence entre un claquage et une entorse ?
Le claquage est la conséquence d’un étirement anormal du muscle entraînant un déchirement de fibres musculaires.
L’entorse est aussi une élongation traumatisante, mais cette fois-ci des ligaments d’une articulation. Celle-ci peut occasionner un simple allongement, ou un déchirement partiel, voire total, du ligament.
Quelle est la différence entre un tendon et un ligament ?
Un tendon est la partie « fibreuse » et terminale qui rattache le muscle à ses os.
Un ligament rattache deux os d’une même articulation.
L’étirement anormal d’un ligament peut occasionner une déchirure partielle ou totale de ce dernier. L’allongement traumatique d’un tendon peut affecter le muscle (claquage) ou le tendon lui-même (rupture).
Qu’est-ce qui différencie un claquage d’une élongation ?
Chacun de ces traumatismes affecte un muscle.
Le claquage est une déchirure des fibres musculaires suite à un étirement traumatique. Il se différencie de l’élongation par l’aspect plus massif des éléments musculaires impliqués.
Le claquage est créateur d’une hémorragie. Le muscle est douloureux, contracté et difficilement mobilisable. Le claquage est vécu comme un coup violent (coup de fouet) associé à la perception d’un claquement (d’où le terme claquage) fréquemment audible.
Qu’est-ce qui différencie une contracture ou une crampe d’une élongation ?
La crampe et la contracture ne sont pas des traumatismes musculaires comme le claquage. Ce sont des contractions involontaires et douloureuses d’un muscle ou d’un groupe de muscles
Qu’est-ce qu’un trouble musculo-squelettique ?
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent des affections touchant les muscles, les tendons, les nerfs, les articulations (cartilages, ménisques…) et les os.
Les parties du corps les plus fréquemment touchées sont : la colonne vertébrale, les membres supérieurs (épaule, coude, poignet) et les genoux.
Qu’est-ce qu’une tendinite ?
Une tendinite (ou tendinopathie) se caractérise par une douleur associée à une inflammation et parfois à un gonflement d’un tendon. La douleur peut apparaître :
- après l’activité physique,
- avant l’activité puis disparaître,
- être constante.
Dans les cas les plus graves, une tendinopathie peut conduire à la rupture du tendon.
Qu’est-ce qui différencie une tendinite d’une entorse ?
Une entorse est la conséquence d’un traumatisme accidentel.
Une tendinite est la résultante d’un déséquilibre postural fréquent et répétitif, comme un geste sportif inapproprié souvent renouvelé (tennis elbow) causé par l’utilisation d’un matériel inadapté ou par des conditions de travail non ergonomiques.
Pourquoi une cheville peut-elle devenir « fragile » ?
La qualité de tension organisée par la trame ligamentaire entre les os d’une articulation favorise son efficacité.
L’inefficacité relative d’un ligament peut donc entrainer une fragilité de l’ensemble et favoriser la survenue potentielle d’une nouvelle entorse.
Il est donc essentiel de traiter le plus efficacement possible une première entorse afin de maintenir la meilleure qualité posturale possible évitant ainsi la survenue potentiellement de plus en plus fréquente d’un traumatisme ligamentaire désorganisant la mobilité de l’articulation.
En quoi une entorse est-elle plus ou moins grave ?
Si le traumatisme n’est qu’une simple élongation d’un ligament, celui-ci est douloureux et peut s’accompagner d’un léger œdème n’empêchant que partiellement la mobilité ou l’usage de l’articulation. C’est par exemple le cas d’une foulure qui ne nécessite que des soins simples et la mise au repos.
La situation est évidemment plus grave si une rupture partielle ou totale survient. La douleur est bien plus importante, interdisant toute mobilité voire l’impossibilité de poser le pied. Dans le cas d’une entorse de la cheville, l’œdème est massif, une ecchymose (collection de sang sous la peau) apparaît. Le membre n’est plus maintenu dans sa position normale, on parle de laxité.
Qu’en est-il du coup du lapin ?
Le coup du lapin ou traumatisme cervical en coup de fouet est la conséquence fréquente d’un accident de la circulation. La tête est propulsée vers l’avant puis vers l’arrière (coup de fouet). L’existence d’un appui-tête limite le risque traumatique lors des accidents de voiture à petite vitesse (inférieure à 25 km/heure) voire pour les accidents n’entrainant que des dégâts de carrosserie
Quelles sont les situations à risque de survenue d’une entorse ?
Les entorses peuvent survenir :
- lors de la pratique d’un sport,
- dans la vie quotidienne.
Par exemple les entorses de la cheville sont dénombrées chez des personnes entre 25 et 44 ans (60 %), et cela dans le cadre d’une activité sportive.
Pourquoi utilise-t-on le froid pour soulager une entorse ?
Le froid permet de limiter, immédiatement après l’accident, l’inflammation et le développement d’un œdème et/ou celui d’un saignement. Il a de même une action antalgique (limitation de la douleur).
Le chaud, contrairement au froid particulièrement utile juste après le traumatisme (dans les trois premiers jours), est à proscrire lors de la phase traumatique, mais peut être efficace lors de la période de réparation. Il agit comme un décontractant musculaire et favorise le processus de reconstitution.
Pourquoi ne faut-il pas masser ?
Tout traumatisme peut entraîner la création d’une poche de sang (hématome).
Le massage va favoriser un appel sanguin qui augmentera la collection et la taille de l’hématome puis le délai avant sa résorption.
La durée de reconstitution du ligament ou des fibres musculaires en sera d’autant plus longue.
Il est donc conseillé de ne pas masser en cas de traumatisme, et tant qu’un risque hémorragique est envisageable.
Par contre, face à une crampe, à des courbatures ou à une contracture, un massage efficace améliore le transport sanguin et favorise l’oxygénation musculaire, l’apport nutritif et l’élimination des toxines.
- Que faire face à une entorse ?
- Comment savoir s’il s’agit d’une fracture ?
- Quels sont les quatre gestes à connaître ?
- Comment dois-je appliquer le froid ?
- Quand puis-je poser le pied par terre après une entorse de la cheville ?
- À quoi faut-il faire attention ?
- Comment poser un bandage ?
- Comment bien conserver son orthèse ?
Que faire face à une entorse ?
La prudence est de mise. Il est essentiel d’évaluer la douleur, le gonflement, et la capacité à mobiliser le membre. Le fait de ne pas pouvoir poser le pied par terre dans le cas d’une entorse de la cheville doit orienter vers la consultation. En attendant celle-ci, il est utile de prendre des antalgiques et de rester au repos en surélevant le pied.
Pour vous rendre à la consultation, l’emploi de béquilles pour éviter de poser le pied par terre est nécessaire. Il est aussi utile de reconstituer les conditions de la survenue de l’accident, afin d’en parler à votre médecin, car ces informations lui seront particulièrement utiles.
Si le membre n’a pas sa posture habituelle au repos ou que son articulation est mobilisable sans résistance, il peut s’agir d’une rupture du ligament qui nécessite une prise en charge dans les meilleurs délais. Il en est de même si la douleur est importante.
Si des signes bien que bénins persistent plus de 48 heures n’hésitez pas à consulter.
Comment savoir s’il s’agit d’une fracture ?
Seul le médecin sera apte à le déterminer et à demander en cas de doute une radio. Il est très fréquent, voire systématique, que le médecin demande à vous revoir dans les 3 à 5 jours
Quels sont les quatre gestes à connaître ?
L’acronyme GREC les résume et permet de s’en souvenir.
G pour glace, qui permet de limiter la douleur, l’inflammation et la constitution potentielle d’un hématome.
R pour repos, le membre doit être maintenu au repos et en décharge c’est-à-dire ne doit pas supporter le poids du corps.
E pour élévation lorsque l’entorse touche le pied, la cheville, ou le genou. Elle favorise le retour veineux et limite l’œdème. Si l’entorse est celle d’un membre supérieur, il est toujours possible de porter le bras en écharpe .
C pour compression, c’est-à-dire la mise en place d’un bandage favorisant le maintien et limitant la propagation de l’œdème.
Comment dois-je appliquer le froid ?
La glace ou la poche de froid doit être maintenue pendant 10 minutes 4 fois par jour, et cela pendant 3 jours
Quand puis-je poser le pied par terre après une entorse de la cheville ?
Dès que l’œdème a disparu et que la douleur a cédé, il est possible, avec une immobilisation adaptée en fonction de la gravité de l’entorse et de l’accord du médecin, de prendre appui partiellement ou totalement sur le membre inférieur, en s’aidant les premiers jours d’une paire de cannes anglaises.
,La mise en place d’un bandage ne doit pas être trop compressif afin de permettre la circulation du sang. Vous pouvez le contrôler en vérifiant que l’extrémité n’a pas changé de couleur ou qu’elle n’est pas froide.
L’apposition de glace peut se faire soit en mettant dans une poche des glaçons additionnés d’eau, soit en utilisant une poche de froid en évitant de la mettre au contact direct de la peau car vous risqueriez de vous brûler.
Sauf avis médical, il ne faut pas porter une orthèse de façon chronique car cela fragiliserait la force musculaire et modifierait la proprioception.
À quoi faut-il faire attention ?
Dans tous les cas, bander uniquement la partie douloureuse n’est pas efficace. Le bandage d’une entorse de la cheville doit commencer par le pied pour continuer et se finir bien au-dessus de la malléole, afin de favoriser un point d’appui et un maintien efficace. Le talon doit être contourné.
Sans expérience, il est imprudent de vouloir pratiquer un strapping (bandage avec une bande de contention adhésive).
Comment poser un bandage ?
- Retirer les baleines et les inserts en silicone amovibles avant tout lavage.
- Fermer les autogrippants.
- Laver à la main avec de l’eau tiède et savonneuse.
- Bien rincer.
- Essorer par pression et sans tordre.
- Faire sécher à plat, loin de toute source de chaleur.
Comment bien conserver son orthèse ?
- Faut-il utiliser le froid plutôt que le chaud ou l’inverse ?
- Que dois-je faire pour éviter d’avoir mal ?
- Comment utiliser les antalgiques ?
- Quand puis-je utiliser des anti-inflammatoires ?
- Qu’appelle-t-on une orthèse ?
- Quelles sont les orthèses les plus utilisées dans le cas d’une entorse ?
- Faut-il que je maintienne mon attelle la nuit ?
- Que faire lorsque les entorses se répètent ?
- Comment différencier une attelle d’une chevillère ou d’une genouillère ?
Faut-il utiliser le froid plutôt que le chaud ou l’inverse ?
Le froid apparaît plus utile pour soulager un épisode inflammatoire.
Le chaud favorise la décontraction musculaire, mais ne doit être appliqué qu’une fois les signes d’inflammation et d’œdème disparus.
L’un et l’autre ont la capacité de soulager une douleur, mais seulement sur une durée relativement courte.
Que dois-je faire pour éviter d’avoir mal ?
La douleur est une sensation particulièrement personnelle. Il est des douleurs que l’on peut anticiper et d’autres qui vous prennent au dépourvu.
L’emploi d’un antalgique juste après le traumatisme est utile.
Attention à ne pas utiliser d’antalgique favorisant la fluidité du sang comme un salicylé.
Comment utiliser les antalgiques ?
Le bon antalgique est celui qui soulage la douleur à dose efficace la plus faible possible et avec le moins d’effets indésirables, sans dépasser la dose prescrite.
L’absence de soulagement nécessite d’en parler à votre pharmacien ou à votre médecin. Même si certains médicaments sont très largement utilisés, il faut toujours les considérer comme des médicaments et il est important de les prendre selon les recommandations d’un pharmacien et/ou d’un médecin.
Quand puis-je utiliser des anti-inflammatoires ?
Dans le cas d’entorse de la cheville les anti-inflammatoires dit non stéroïdiens (AINS) n’ont pas démontré une efficacité supérieure à celles des autres antalgiques. L’utilisation d’AINS peut favoriser, plus particulièrement chez les personnes âgées, des problèmes rénaux (insuffisance rénale), voire cardiaques. La forme gel peut par contre en général être utilisée.
Tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont contre-indiqués chez les femmes enceintes de plus de 6 mois.
Dans tous les cas, avant d’utiliser un médicament anti-inflammatoire demandez conseil à votre pharmacien.
Qu’appelle-t-on une orthèse ?
Une orthèse est un appareil dont l’objectif est de protéger, immobiliser, suppléer ou soutenir un membre ou une partie du corps. Elle permet de corriger les déformations, limiter ou immobiliser une articulation ou permettre la rééducation
Quelles sont les orthèses les plus utilisées dans le cas d’une entorse ?
Dans les cas les plus bénins, une simple bande élastique ou une chevillère permet de limiter l’œdème et de favoriser le maintien nécessaire à l’utilisation du membre ayant subi un traumatisme.
Dans les cas nécessitant un maintien plus important, le strapping a été remplacé par des orthèses semi-rigides (attelles) ou rigides pour le traitement d’une entorse de la cheville. Celle-ci est constituée par deux coques, dont l’intérieur peut être pourvu de mousse ou de coussins gonflables, reliés entre eux et maintenus par un jeu de sangles afin de permettre un maintien rigide de l’articulation.
Aujourd’hui, même pour les entorses graves l’immobilisation par un plâtre ou une résine n’est plus conseillée.
Faut-il que je maintienne mon attelle la nuit ?
Le port de l’attelle jour et nuit est conseillé pendant trois semaines, puis uniquement le jour pendant une à trois semaines et enfin, si nécessaire, lors d’une activité sportive.
Dans tous les cas l’attelle se porte sur une chaussette.
Que faire lorsque les entorses se répètent ?
Devant une cheville faible ou à risque, le premier conseil sera d’éviter les facteurs favorisant les entorses (talons aiguille…) et l’emploi de chevillère ou d’attelle lors de la pratique du sport.
Le port systématique d’une chevillère n’est pas utile et ne favorise pas la réadaptation.
Attention pourtant à ce que l’orthèse ne supplée pas au soutien naturel des muscles et de l’appareil ligamentaire en étant portée trop fréquemment ou systématiquement.
Dans tous les cas, demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin.
Comment différencier une attelle d’une chevillère ou d’une genouillère ?
Une attelle a pour but d’éviter certains mouvements en immobilisant dans un sens particulier l’articulation. Elle est donc rigide, voire parfois semi-rigide.
Une chevillère ou une genouillère (orthèse élastique de contention) permet un maintien élastique voire un soutien de l’articulation. Elles sont donc composées d’un tissu élastique et peuvent être associées à des baleines plus ou moins rigides ou des sangles complémentaires.
L’attelle est utilisée juste après le traumatisme et lors de la période de consolidation d’une entorse ayant entraînée un déchirement ligamentaire.
La chevillère ou la genouillère est utile :
- pour traiter des entorses peu graves,
- comme soutien d’une articulation fragile lors d’activité sportive,
- si l’articulation est fragilisée par de l’arthrose.