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Le dossier du mois

Artères et Pathologies

29/12/2014

Les artères sont-elles uniquement des tuyaux ?

Les artères ne sont pas des tuyaux passifs. Elles jouent un rôle important dans l’écoulement du sang en transformant un flux intermittent (éjection cardiaque) en un flux constant (flux sanguin).

Pour cela, elles comportent des fibres musculaires et élastiques.

Près du cœur, elles peuvent emmagasiner de l’énergie excédentaire lorsque le sang est éjecté du cœur, pour la restituer lorsque le flux sanguin le nécessite, car elles sont riches en fibre élastique.

Plus elles sont éloignées du cœur plus elles se musclent pour favoriser une modulation fine de la pression.

La caractéristique des artères évolue en fonction des besoins de la circulation et de sa régulation. Elles jouent un rôle essentiel dans la pression artérielle.

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Comment les artères modulent-elles la pression ?

La pression artérielle est la conséquence de la résistance qui naît du contact entre le sang et la paroi artérielle.

Le sang éjecté (systole) par le cœur avec une forte puissance  est « pris en charge » par l’aorte et les grosses artères, celles-ci se dilatent pour capter le supplément d’énergie et de volume. Puis lorsque le cœur se remplit (diastole), elles restituent le volume et l’énergie excédentaire ainsi captés.

La conséquence de leur travail est de permettre au sang d’arriver aux organes qu’il doit oxygéner et les nourrir selon un flux constant.

Lors d’un effort les demandes et besoins des organes augmentent, de même que le nombre de battements cardiaques, et par conséquent, la pression artérielle augmente.

Lorsque l’effort prend fin, la pression s’abaisse en même temps que le nombre de battements cardiaques. Cette modulation très précise est le fait d’un nombre important de systèmes de régulation constitués de capteurs de pression, d’irrigation nerveuse et hormonale.

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Qu’est-ce que les artères coronaires ?

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer le cœur comme ses artères ne se « nourrissent » pas du sang qu’ils transportent.

Le muscle cardiaque est irrigué par une circulation qui lui est spécifique : la circulation coronaire. Lorsque cette circulation est endommagée le cœur souffre (angor), peut dysfonctionner (fibrillation) et certaines parties du tissu cardiaque mourir (infarctus du myocarde). Si le processus est massif, le cœur s’arrête.

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Comment peut-on examiner le flux artériel ?

Les médecins ont à leur disposition une batterie d’examens qui leur permet de définir l’état de la circulation artérielle.

On distingue alors les examens :

  • non invasifs qui ne nécessitent pas d’intervention chirurgicale;
  • des examens invasifs qui le demandent.

Au chapitre des examens non invasifs, le plus simple est la prise du pouls,  le plus connu est la prise de la pression artérielle (ou prise de tension) chez le médecin. Ce dernier peut avoir à vous demander une prise automatisée (MAPA) pendant 24 heures pour connaître l’évolution de la pression artérielle et de vos battements cardiaques tout au long de la journée et de la nuit.

Enfin, il peut vous prescrire un echodoppler (échographie des artères) qui permettra de visualiser le flux sanguin de vos artères et de localiser ses perturbations.

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Quels sont les deux chiffres dont me parle le médecin lorsqu’il me prend la tension ?

Le premier chiffre le plus haut est la pression maximum du flux sanguin dans l’artère humérale (située dans la partie interne de chacun des deux bras). Cette pression maximum est la conséquence de l’éjection du sang par le cœur lors de la contraction de ses ventricules, appelée la systole. C’est pour cela que l’on parle de pression systolique.

Le second chiffre est la pression diastolique c’est-à-dire la pression minimale constatée lorsque le cœur se remplit, appelée la diastole.

Ces pressions sont exprimées en centaines de millimètres de mercure, mais par commodité et coutume les médecins l’expriment en dizaines de millimètres de mercure.

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Comment un tensiomètre fonctionne-t-il ?

Le brassard que pose votre médecin sur votre biceps va agir en se comprimant pour arrêter le flux sanguin dans l’artère humérale. Grâce à son stéthoscope, le médecin en relâchant peu à peu la pression du brassard va entendre la reprise du flux sanguin et dès lors déterminer la pression la plus forte (pression systolique). Puis en diminuant encore plus la pression dans le brassard il finira par ne plus rien entendre (la pression du brassard étant égale à celle de la pression la plus basse du flux sanguin) et déterminera ainsi la pression la plus faible ou diastolique

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À quoi servent les examens qui obligent à aller en clinique ou à l’hôpital ?

Il peut être nécessaire de vérifier l’état des artères en y faisant pénétrer un cathéter injectant un produit de contraste visible à la radiographie et révélant les différentes ramifications du système circulatoire. Il s’agit d’une angiographie artérielle ou coronographie pour les artères coronaires.

Le but sera de rechercher les rétrécissements éventuels des artères voire les obstacles à la bonne circulation du sang et ainsi en déterminer leurs causes.

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Qu’est-ce que l’athérosclérose ?

Il s’agit de phénomènes qui contribuent à la constitution de plaques d’athérome.

Ces dernières sont des rétrécissements du lit sanguin des artères, qui entraînent :

  • une obstruction partielle ou complète de l’artère,
  • une mauvaise irrigation sanguine,
  • et dès lors la souffrance des organes en aval de ce rétrécissement.

Lorsque les artères sont les coronaires, les plaques d’athéromes vont favoriser une souffrance cardiaque de la partie trop faiblement irriguée (angor), qui peut aller jusqu’à la mort des cellules (infarctus) cardiaques (myocarde)

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Comment les plaques d’athéromes se constituent-elles ?

La relation entre la paroi des artères (intima) et le sang circulant est complexe.

L’intima de l’artère est constituée d’une monocouche de cellules jointives qui s’accrochent sur une couche de collagène. Elle constitue une barrière dynamique (comme une zone frontière) plus ou moins perméable au passage d’éléments ou de cellules spécifiques véhiculées par le sang.

Le cholestérol (sous sa forme LDL) est autorisé à passer cette barrière comme d’autres lipides (graisses) au risque de constituer un amas ou cœur lipidique si l’apport est plus important que l’évacuation (sous forme de HDL cholestérol). Ce déséquilibre sera d’autant plus important que le sang contiendra des lipides (triglycérides) ou du cholestérol sous sa forme LDL (dit aussi mauvais cholestérol), et trop peu de cholestérol sous sa forme HDL (dis aussi bon cholestérol).

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Qu’est-ce que la thrombose ?

La thrombose est la constitution d’un bouchon fibreux dans le lit sanguin artériel.

L’existence d’une plaque d’athérome favorise une fragilisation de l’intima de l’artère qui peut se fracturer en entraînant l’apparition d’une brèche qui doit être comblée au risque de créer une hémorragie par rupture du vaisseau (hémorragie interne).

Le processus est identique lorsque l’on se coupe. La brèche va être comblée par l’agrégation de sortes de tuiles (les plaquettes) qui circulent dans le sang.Il s’agit de la première étape appelée hémostase ou agrégation plaquettaire. Il se forme alors un premier bouchon, qui va être consolidé par un second par la formation d’un réseau de fibres.

La création de ce réseau fibreux est la seconde étape de l’hémostase: la coagulation. Cette dernière met en jeu une cascade complexe de ce que l’on appelle les facteurs de la coagulation.

Les médicaments qui perturbent la première étape de l’hémostase sont les antiagrégants plaquettaires et ceux qui perturbent la seconde sont les anticoagulants (héparines ou antivitamine K par exemple).

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Pourquoi la création d’un bouchon (thrombus) est-elle dangereuse ?

Le thrombus va diminuer d’autant la capacité du sang à pouvoir passer, voire même l’empêcher totalement de passer dans l’artère qui sera alors partiellement ou totalement bouchée.

Le thrombus peut se réduire, mais il est parfois emporté par le flux sanguin, et peut bloquer une artère ou artériole en empêchant alors la vascularisation des organes en aval, on parle alors d’embole. Ce dernier risque d’entraîner une embolie pulmonaire, mais aussi un accident vasculaire cérébral (AVC), un infarctus ou une artérite oblitérante des membres inférieures (AOMI).

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