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Le dossier du mois pharma

Le sommeil chez l’adulte

02/08/2014

Pourquoi dort-on la nuit ?

C’est au niveau de l’hypothalamus que se détermine l’horloge biologique qui régule génétiquement notre vigilance. Cette horloge fonctionne sur un rythme légèrement supérieur à 24 heures, et cela indépendamment de l’environnement. Elle est responsable des variations dans la journée, notamment de la température corporelle. Un abaissement de cette température entraîne une baisse de la vigilance et favorise ainsi le sommeil. La vigilance est minimum vers 3-4 heures du matin et maximum entre 16 et 19 heures.

Il s’agit aussi d’une question hormonale. En effet, l’accumulation dans le cerveau d’un produit du métabolisme neuronal : l’adénosine, déclencherait le sommeil par inhibition de l’activité cérébrale. Cette substance serait éliminée durant le sommeil jusqu’à un certain « seuil bas » qui induit le réveil. Les boissons excitantes telles que le café, ou le thé par exemple inhiberaient les récepteurs à l’adénosine et bloqueraient le processus d’endormissement.

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Quel rôle joue la lumière du jour sur notre rythme de sommeil ?

Les changements saisonniers en sont le témoin, les variations de lumière influencent notre disposition à l’endormissement.

Des cellules présentes au niveau de la rétine captent les degrés de luminosité et transmettent l’information au niveau de la base de l’hypothalamus. Cette information est ensuite transmise à l’épiphyse qui va sécréter une hormone qui influence l’endormissement : la mélatonine. Lorsque la lumière diminue, la sécrétion de l’hormone augmente et favorise l’endormissement; à l’inverse une luminosité intense diminue la sécrétion et empêche l’assoupissement.

C’est pourquoi rester devant un écran lumineux (internet, jeux vidéo) le soir entraîne des difficultés à s’endormir.

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Qu’est-ce que la mélatonine ?

Cette substance endogène intervient dans le métabolisme de la sérotonine. Ses indications sont : les troubles du rythme veille, sommeil chez les patients aveugles par énucléation ou interruption des voies optiques pré-chiasmatiques, les syndromes de retard ou d’avance de phase, les troubles du sommeil et de l’éveil par décalage horaire.

Il existe également des indications accessoires comme traitement adjuvant dans des affections où un déficit en sérotonine est documenté par des examens adéquats : certaines dépressions ou insomnies chez l’enfant ou le sujet âgé, certaines chimiothérapies, certains troubles neurologiques avec mouvements anormaux.

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Pourquoi faut-il faire attention à la qualité de son sommeil ?

Le sommeil permet le développement et la maturité cérébrale en consolidant et en installant certains circuit neuronaux.

Une nuit de sommeil rétablit bien souvent les ressentis accumulés au quotidien.

En régulant diverses hormones comme celle de la croissance chez l’enfant ou encore l’insuline, le cortisol, la leptine ou l’hormone de croissance (la grhéline), le sommeil assure le maintien des fonctions métaboliques.

Un sommeil de mauvaise qualité entraine une modification de la production de cytokines qui a pour effet de fragiliser le système immunitaire et d’exposer plus facilement le corps aux infections.

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En quoi le sommeil est-il nécessaire à la mémoire et à la pensée ?

Le sommeil permet de maintenir la connexion entre les neurones et consolide ainsi la mémoire innée (celle acquise à la naissance) et la mémoire acquise (celle de l’apprentissage).

C’est pourquoi une leçon apprise ou révisée avant le coucher peut parfois aider à la mémoriser. Il ne faut cependant pas rester éveillé trop longtemps car une réduction importante de sommeil (limitée à 5 heures par nuit), entraîne un défaut d’apprentissage. Il est donc important d’en informer les adolescents trop sujets aux nuits écourtées.

Le pharmacien peut avoir un rôle d’information et de prévention dans ce cas.

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Existe-t-il un lien possible entre obésité et sommeil insuffisant ?

Des études observationnelles ont démontré un lien entre la réduction du temps de sommeil et l’obésité chez des enfants et des adultes. La régulation, pendant le sommeil, de la sécrétion des hormones de l’appétit telles que la leptine ou la ghréline explique le lien entre sommeil et obésité ou diabète tardif.

Au cours du sommeil les cellules graisseuses sécrètent l’hormone de la satiété (la leptine), tandis que durant l’éveil l’hormone de la faim (la ghréline) prend le relais, ainsi les sujets qui ne dorment pas assez grignotent davantage car ils ont plus faim.

La dette de sommeil influence aussi l’action de l’insuline en diminuant ses effets. Cette dernière diminue le taux de sucre dans le sang, ce qui peut expliquer certains risques de diabète tardif.

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Pourquoi l’alcool ou le café sont synonymes de mauvais sommeil ?

Les protéines et les lipides d’un repas trop copieux sollicitent les reflux acides et ralentissent la digestion entraînant des difficultés d’endormissement.

Concernant l’alcool, on pense à tort qu’il aide à mieux dormir. S’il favorise la phase d’endormissement, c’est la seconde partie de la nuit qui est touchée et qui aggrave le ronflement.

Enfin les boissons énergisantes comme le café, le thé ou toute boisson à base de caféine, comme leur nom l’indique entraîne nervosité et excitation en soirée.

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Comment dort-on ?

Le sommeil s’organise selon 4 grandes phases.

Les phases N1 et N2 correspondent à la partie du sommeil lent léger. Il s’agit du stage de l’endormissement et du moment où le cerveau et le corps ralentissent progressivement leurs activités.

La phase N3 correspond au sommeil lent profond. L’activité cérébrale s’approfondit encore un peu plus, le cerveau devient alors de plus en plus insensible aux stimulations extérieures.

La dernière phase est celle du sommeil paradoxal, durant lequel l’activité cérébrale est comparable à celle de la phase N1. C’est aussi au cours de cette phase que l’on peut observer des mouvements oculaires rapides à l’instar des phases du sommeil lent pour lesquelles les mouvements oculaires sont absents.

Il existe deux types de sommeil : le sommeil lent et profond et le sommeil paradoxal. Le sommeil lent comporte deux stades (N1 et N2  ou stades I et II) qui correspondent au sommeil d’endormissement et léger, et le sommeil profond (stade N3 ou stades III et V ). Le stade du sommeil le plus proche de l’éveil est celui du sommeil paradoxal ou REM en anglais car caractérisé par des mouvements oculaires rapides « Rapid eye movements ».

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Comment le sommeil s’organise-t-il ?

On représente l’évolution de la nuit et des différents cycles de sommeil sous forme d’un hypnogramme. Les cycles contiennent des proportions variables de sommeil lent léger (N1, N2), sommeil lent profond (N3) et sommeil paradoxal.

L’état de sommeil léger correspond à un état entre l’éveil et le sommeil et dure quelques minutes pour s’approfondir juste après. Le dormeur est alors réellement endormi. Le sommeil continue de s’approfondir et passe alors au sommeil lent profond. Ce dernier est interrompu par un sommeil lent léger avant de se poursuivre en sommeil paradoxal environ 1h30 après le début de l’endormissement.

Le sommeil est constitué de plusieurs cycles successifs (4 à 6). Un cycle de sommeil dure environ 90 minutes. Chaque cycle commence par du sommeil léger et se termine par du sommeil paradoxal.

Le sommeil profond est surtout présent dans la première moitié de la nuit alors que les sommeils légers et paradoxaux sont plus abondants en deuxième moitié de nuit.

Le dormeur se réveillera plusieurs fois sur une brève période au cours de la nuit mais pour autant il ne s’en souviendra pas au réveil.

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Qu’est-ce que le sommeil lent léger ?

Caractérisé par un ralentissement et une augmentation d’amplitude progressive des ondes électriques corticales. L’endormissement se fait presque toujours en sommeil lent et ce sommeil représente chaque nuit environ 75 % à 80 % du sommeil total, soit environ 6 heures de sommeil lent pour une nuit de 8 heures. Ce sommeil se décompose en stades de profondeur croissante.

L’endormissement ou les états de pré-réveil, sont des périodes pendant lesquelles les mouvements corporels se font rares. Il est suivi par les périodes de sommeil léger lors duquel persiste une certaine activité mentale : rêves flous, plus proches d’une pensée d’éveil que d’images, rêves plus logiques, plus cohérents que ceux du sommeil paradoxal. L’activité électrique est de plus en plus lente. L’un et l’autre représentent 50 % du sommeil total, soit 4 heures par nuit.

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Qu’est-ce que le sommeil profond ?

Cette période représente environ 25 % du sommeil total, soit 2 heures par nuit et se caractérise par une réactivité aux stimulations extérieures très faible,  une immobilité à peu près totale. Le visage est alors inexpressif, l’activité mentale probablement très faible. Les yeux sous les paupières fermées sont immobiles (sommeil sans mouvement oculaire). Le pouls et le rythme respiratoire sont lents et réguliers. Par contre, le tonus musculaire est conservé, les muscles restent fermes, le corps à demi plié, les doigts serrés (dormir à poings fermés). S’il nous arrivait de nous endormir debout, nous ne nous effondrerions pas. L’activité électrique cérébrale est lente et ample.

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Le sommeil paradoxal, ou sommeil de rêve ?

Ce sommeil représente 20 à 25 % du sommeil total, soit, lui aussi, près de 2 heures par nuit. Cette phase du sommeil se caractérise par une activité mentale intense, qui correspond au rêve. Si l’on réveille un dormeur pendant cette période, dans 80 % des cas il raconte une histoire de rêve très précise, très détaillée.

Le visage est mobile, expressif, plus « social » qu’en sommeil lent. Les paupières sont fermées, mais les yeux bougent très rapidement et ces mouvements sont visibles au travers des paupières. Le pouls et la respiration sont aussi rapides qu’en phase d’éveil, mais plus irréguliers. Il peut de temps à autre exister quelques brefs mouvements corporels, mais, en pratique, la caractéristique de ce sommeil paradoxal est une hypotonie musculaire intense. Le corps est complètement détendu, étalé, muscles relâchés, doigts ouverts. Endormi en position instable, la tête s’écroule, le corps se laisse tomber. Il existe une véritable paralysie transitoire qui, bien sûr, disparaît dès que nous sommes réveillés ou dans une nouvelle période de sommeil lent.

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Quel sont les différents troubles du sommeil ?

Selon la Classification Internationale des troubles du sommeil on distingue :

• Les insomnies
• Les parasomnies dont le somnambulisme
• Les hypersomnies dont la narcolepsie
• Les symptômes isolés apparemment normaux ou non expliqués (long ou court dormeur)
• Les troubles circadiens du sommeil (retard ou avance de phase, jet lag …)
• Les troubles du sommeil en relation avec la respiration (syndrome d’apnée ou d’hypoventilation)
• Les mouvements en relation avec le sommeil dont le syndrome des jambes sans repos

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Quand peut-on suspecter une insomnie  ?

Selon la HAS : l’insomnie se définit comme « une insuffisance ressentie de l’installation ou du maintien du sommeil, ou d’une mauvaise qualité restauratrice, associée à des retentissements diurnes à l’état de veille : fatigue, perte de concentration, manque de mémoire, morosité ou irritabilité, erreurs dans la réalisation de tâches. »

« L’observation doit porter sur l’ensemble du cycle sommeil-éveil, conçu comme un tout. »

Occasionnelle et transitoire, elle peut être liée à un environnement perturbé (bruit, température…), à un évènement stressant, ou à une autre maladie.

Prolongée, évoluant depuis des mois, voire depuis des années, elle est souvent associée à un trouble psychologique ou une autre maladie chronique

Le diagnostic spécifique de l’insomnie est complexe ; en effet, l’insomnie peut être classée en fonction de sa durée, de sa sévérité, de sa quantité ou de sa qualité et de la présence ou non de comorbidités.

Amenez toujours votre patient à consulter.

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Qu’est ce qu’une parasomnie  ?

Les parasomnies sont des phénomènes anormaux observés au cours du sommeil et qui traduisent un état de conscience intermédiaire entre le sommeil et de l’éveil.

On en distingue globalement deux sortes, selon qu’elles surviennent durant le Sommeil Lent ou durant le Sommeil Paradoxal.

• Celles qui surviennent en sommeil lent ne laissent que très peu de souvenirs au dormeur. Somnambulisme ; Bruxisme ; Somniloquie ; Terreurs Nocturnes ; Énurésie ; Syndrome d’Élpénor ; Syndrome de Kleine-Levin.
• Celles qui surviennent en sommeil paradoxal sont souvent accompagnées de perturbations affectives et de réactions psychologiques (peur, contenu imaginaire) et physiologiques de stress (sueur, accélération cardiaque).

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Qu’est-ce qu’une hypersomnie ?

L’hypersomnie est caractérisée par un besoin de sommeil nettement plus important que chez la moyenne des autres dormeurs. Cette somnolence excessive peut se dépister sur des questionnaires validés (Cf « Echelle d’Epworth »).

La personne hypersomniaque doit organiser son emploi du temps pour pouvoir dormir plus de 10h par jour avec la possibilité (et le risque) de subir dans la journée des endormissements incoercibles ou impromptus. On sait depuis déjà quelques années qu’un gène identifié sous le nom de PERIOD3 (situé sur le chromosome 1) détermine le fait d’être du matin ou du soir. Tout récemment, une étude européenne a montré qu’un gène connu sous le nom de ABCC9, influe sur la durée du sommeil chez les humains et détermine, du moins en partie, le fait d’être court ou long dormeur. Quel que soit son « niveau de stress » et ses soucis, le sujet excessivement « gros dormeur » ne connaîtra jamais les affres de l’insomnie.

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Qu’est-ce que la narcolepsie ?

Cette maladie se traduit par des accès de sommeil incoercibles qui surviennent d’une manière inopinée quelles que soient les circonstances (en travaillant, en parlant à quelqu’un, en bricolant, en mangeant…). Dans sa forme la plus typique, il y a également des accès de chute brutale du tonus musculaire (on parle de cataplexie) déclenchée par les émotions : fou rire, surprise, colère, excitation… Peuvent être associées des hallucinations hypnagogiques : ce sont des images, des sons, des impressions (sensation de présence étrangère), perception corporelle étrange… qui surviennent quand la vigilance baisse, en pleine journée ou au moment du coucher. Ou bien encore des paralysies du sommeil : impression d’être paralysé alors qu’on se réveille de son sommeil et qui correspondent à un éveil incomplet qui survient en sommeil paradoxal.

Il existe une transmission génétique qui fait que 98 % des narcoleptiques ont un groupage HLA particulier (DQB106-02). Dans la plupart des cas  il y a une baisse de l’hypocrétine dans le liquide céphalo-rachidien (l’hypocrétine est un neuropeptide fabriqué dans le cerveau et impliqué dans la régulation du sommeil).

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Qu’est ce qu’une avance ou un retard de phase ?

Le sommeil peut être en phase avec le cycle circadien. Le sujet est dit en phase. Il peut être en avance de phase c’est-à-dire qu’il aura tendance à se coucher et à se lever plus tôt. Les personnes et les sujets du matin ont tendance à être en avance de phase. Avec l’âge, le coucher se fait de plus en plus tôt. En se couchant plus tôt, la quantité de sommeil nécessaire est obtenue plus tôt dans la nuit. La personne se réveille alors plus précocement ce qui est souvent confondu avec une insomnie par réveil précoce.

Par contre, certaines personnes s’endorment et se lèvent tard, ils sont en retard de phase.

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Qu'est-ce que le syndrome d’apnées du sommeil ?

Il se caractérise par un ronflement sonore important et par l’arrêt répété de la respiration au cours de la nuit dû à l’obstruction de la gorge par la langue et par les tissus constituant le pharynx.

Les parois du pharynx sont constituées de tissus mous. Eveillé, la tension des muscles écarte les parois du pharynx, le maintenant ainsi ouvert. Endormi, les muscles se relâchent, l’aspiration devient difficile et provoque des vibrations au niveau de la structure de la gorge entraînant les ronflements bruyants. Si les muscles se relâchent complètement, les parois bloquent l’air et provoquent ainsi une apnée. Le réflexe de la respiration entraîne une aspiration plus forte en vain, l’air peut de nouveau passer si le patient endormi se réveille, contractant ainsi les muscles du pharynx permettant à l’air de circuler de nouveau.

Cette succession de micro-réveils n’est pas intégrée par le dormeur, ce dernier a juste une sensation de fatigue persistante et de sentiment d’avoir passé une mauvaise nuit.

Les apnées induisent une forte libération d’adrénaline, due au manque d’oxygène régulier, et favorisent les risques cardiovasculaires.

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Qu’est ce que le syndrome des jambes sans repos (SJSR) ?

Selon les estimations entre 5 % et 8,4 % de la population souffre de sensation désagréable dans la partie des membres inférieurs ou syndrome d’impatience. 2,5 % subissent des formes sévères et très sévères.

Les patients ressentent, au repos, le soir ou la nuit un inconfort, des tensions, voire des douleurs dans les membres inférieurs qui les poussent à bouger, marcher, pour soulager la sensation. En plus d’être incessant, désagréable voire douloureux, le syndrome des jambes sans repos affecte le sommeil, en retardant son apparition, et en provoquant de nombreuses secousses des jambes pendant le sommeil.

Le SJRS est un trouble du système nerveux qui peut traduire une hyperexcitabilité ou un défaut de mise au repos de celui-ci, sans que l’on en connaissance la cause réelle. Un trouble au niveau d’un neuromédiateur appelé Dopamine, une activité insuffisante de certains neurones, plus ou moins associé à un déficit ferrique, est le plus souvent avancé.

La maladie est familiale et sans doute génétique, mais aussi dans certains cas, la maladie répond à certaines causes bien précises. La grossesse, l’anémie par carence de fer et en vitamines, l’insuffisance rénale, le diabète, les troubles thyroïdiens, certains médicaments neuroleptiques, antidépresseurs… font partie des causes possibles d’une forme secondaire du SJSR.

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Lorsque les ados se réveillent très tard tous les week-ends ?

Le syndrome de retard de phase de sommeil touche 7 à 16 % des adolescents et représente une cause majeure de troubles dans la tranche d’âge.

Malgré le besoin de sommeil à l’adolescence, le temps de sommeil habituel diminue avec l’âge à l’adolescence pour devenir très court à 15 ans, créant tout au long de l’adolescence une dette de sommeil de plus en plus fréquente. Entre 11 et 15 ans, les adolescents perdent en moyenne 20 à 30 minutes de sommeil quotidien par an les veilles de journées de classe. De ce fait, les jeunes de 15 ans dorment en moyenne 1h31 de moins que ceux de 11 ans.

Outre la fatigue, la baisse des performances attentionnelles, les troubles du sommeil peuvent entraîner des syndromes dépressifs avec risque suicidaire, une plus grande vulnérabilité aux affections psychiatriques et un nombre d’accidents par somnolence excessive lors de la conduite automobile.

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Mieux connaître les spécificités du sommeil des personnes âgées ,La somnolence et ses conséquences ?

A partir de 60 ans:

• le délai d’endormissement s’allonge, normalement de moins de 30 minutes avant 50 ans, il peut atteindre plus de 45 minutes à 80 ans.
• le sommeil est moins profond la nuit de 20-25% (soit environ 100 à 120 minutes) chez l’adulte jeune au total dans une nuit à 15 % à 80 ans
• les réveils nocturnes sont plus fréquents, et mal acceptés. Ils sont la cause d’une plainte de « mauvais sommeil » avec une demande de somnifères (ou hypnotiques) tout à fait inadaptée.

L’architecture du sommeil change avec l’âge : moins de phases de sommeil profond et paradoxal. Les troubles du sommeil sont plus fréquents (apnées du sommeil, insomnies, syndrome des jambes sans repos).

Ces phénomènes expliquent pourquoi les personnes âgées se plaignent souvent d’un mauvais sommeil (sommeil fragmenté, instable, difficultés pour retrouver le sommeil).

Environ 40 % des sujets de plus de 75 ans se plaignent de leur sommeil.

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La prescription d’anxiolytiques et d’hypnotiques,Le mode de délivrance des anxiolytiques et hypnotiques,Quels sont les risques de la prise d’anxiolytiques et d’hypnotiques ?

La somnolence concerne un Français sur 5.

Selon l’étude INSV-MGEN 2011, 21 % ressentent de la somnolence dans la journée au moins 3 fois par semaine, y compris lorsqu’ils ont bien dormi, 11 % se sentent somnolents tous les jours et 7 % (15 % des hommes) s’endorment régulièrement sans pouvoir résister à la somnolence au moins 3 fois par semaine.

12 % des conducteurs ont dû s’arrêter de conduire au moins 1 fois pour dormir au cours des 12 derniers mois ; 3 % des conducteurs rapportent s’être endormis au volant au cours de ces 12 derniers mois.

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Quelle est la situation de la consommation des benzodiazépines hypnotiques en France ?

Le nombre moyen de consultations médicales par sujet et par indication est d’environ 4,6 pour les prescriptions de benzodiazépines hypnotiques, de 3,8 pour les anxiolytiques et entre 1,5 et 2,9 pour des benzodiazépines spécifiques. Ces données sont stables au cours des 6 années (2007-2012).

Environ 6,8 % de sujets consultent plus de 12 fois dans l’année pour obtenir des benzodiazépines hypnotiques et environ 2,7 % pour obtenir des benzodiazépines anxiolytiques.

Le nomadisme médical (plus de 4 prescripteurs dans l’année) concerne environ 0,5 % des utilisateurs de benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques.

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Qui consomme des benzodiazépines hypnotiques en France ?

De 2007 à 2012, le nombre moyen de délivrance par sujet et par an est d’environ 5 pour les benzodiazépines hypnotiques, de 4,6 pour les anxiolytiques, jusqu’en 2011. Ces données sont stables au cours des 6 années au sein de chaque indication des benzodiazépines.

35 % des utilisateurs de benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques ont une seule délivrance. 7 % des sujets ont plus de 12 délivrances par an de benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques. Le nomadisme pharmaceutique est faible et stable au cours du temps (entre moins de 1,0 % et 1,5 % pour les benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques).

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Quels sont les symptômes qui peuvent faire suspecter une apnée du sommeil ?

Les risques de chute (plus important chez les femmes) et de perturbation de la mémoire sont particulièrement élevés et le risque d’accumulation accroît le risque de surdosage et d’effets indésirables. Environ 1,03 % des accidents de la route survenant en France serait imputable aux benzodiazépines.

Une étude française, publiée en 2012, réalisée sur des sujets de plus de 65 ans non institutionnalisés suivis pendant près de 20 ans, a montré que le risque de démence est augmenté chez les sujets nouveaux consommateurs de benzodiazépines durant le suivi. Ce risque potentiel et grave vient s’ajouter aux autres risques identifiés en particulier chez le sujet âgé.

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Pourquoi le syndrome d’apnée du sommeil doit-il être détecté ?

La consommation d’hypnotiques est relativement stable en France. 50,7 millions de boîtes d’hypnotiques (48,2 en 2010) dérivés ou apparentés aux benzodiazépines ont été́ vendues en ville en 2012. 40,5 % des benzodiazépines sont prescrites comme hypnotiques.

La diminution régulière de la consommation des dérivés de la benzodiazépine est contrebalancée par une augmentation des substances apparentées aux benzodiazépines. Le niveau global de la consommation de ces substances apparentes peut apparaître d’autant plus élevé que la prescription de ces médicaments est limitée à quatre semaines.

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Comment prendre en charge un syndrome d’apnée du sommeil ?

Dans la population des Français de plus de 65 ans, près d’un tiers des femmes consomment une benzodiazépine anxiolytique en 2012 et 18 % une benzodiazépine hypnotique.

Chez les hommes, 16 % consomment une benzodiazépine anxiolytique et 11 % une benzodiazépine hypnotique.

La proportion d’hommes et de femmes consommant des benzodiazépines hypnotiques est en légère baisse, quel que soit l’âge (selon la tranche d’âge de -7,7 % à -2,0 %).

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– Le patient vous remonte un ronflement très bruyant qui gène son conjoint
– Une fatigue persistante au réveil, et des endormissements répétés dans un environnement calme
– Le patient présente un surpoids et vous décrit les éléments ci-dessus
– Le patient présente une hypertension artérielle
– Le patient se plaint de troubles dans son quotidien :
– Troubles de la mémoire
– Irritabilité
– Baisse de la libido
– Réveils fréquents pour aller uriner

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L’hypoxie intermittente et la fragmentation du sommeil engendrées par le syndrome d’apnées-hypopnées (SAHOS) sont associées à un risque accru d’accidents liés à la somnolence diurne. Elles ont d’importantes conséquences sur la santé car elles sont un facteur de risque de maladie cardiovasculaire (en particulier HTA), de syndrome métabolique et de diabète. Bien que de mieux en mieux connu des professionnels de santé et de la population, le SAHOS reste sous-diagnostiqué. Chez l’adulte, sa prévalence a été estimée à 3 à 7 % des hommes et 2 à 5 % des femmes selon les étude. Selon l’InVs : « La prévalence enlevée, les conséquences sur l’état de santé et les difficultés liées au diagnostic (long et coûteux) et au traitement (efficace mais de tolérance moyenne) constituent des arguments en faveur de la mise en place d’une surveillance épidémiologique de cette affection

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Avant tout il faut limiter les causes d’aggravation des ronflements (comme l’alcool au coucher), éliminer le surpoids, analyser la position dans laquelle surviennent les apnées (allongé sur le dos, sur le ventre…)

Un traitement efficace, (Pression Positive Continue ou PPC à l’aide d’un masque) existe qui fait disparaître les risques et redonne aux patients les mêmes chances de survie que la population générale. Ce traitement insuffle un peu d’air au niveau du nez et permet au voies aériennes de rester ouvertes. Actuellement à partir des statistiques issues des appareils à PPC vendus sur le marché on estime que seulement 5% des sujets apnéiques sont traités. Le syndrome d’apnée nécessite une prise en charge médicale.

Il existe d’autres traitements tels que la chirurgie (efficace sur les ronflements), des appareils dentaires amovibles. Chaque caractéristique de l’apnée amène à un traitement adapté.

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Privilégier les conseils hygiéno-diététiques ,Quelle est l’importance de la literie ?

  • Le café et les boissons excitantes empêchent la phase d’endormissement
  • S’exposer le plus souvent possible à la lumière du jour
  • Eviter les siestes tardives (après 16h) ou trop longues (>30 min)
  • Le sport pratiqué le soir ne favorise pas la phase d’endormissement
  • La lecture et les activités relaxantes aident le corps à se détendre
  • Des heures régulières de coucher et de lever aident l’organisme à avoir un bon rythme de sommeil
  • La chambre ne doit pas être polluée d’appareils électroniques qui influencent l’état du sommeil
  • Privilégier la chambre pour le sommeil et l’intimité
  • Un bain tiède peut aider à se détendre et augmenter la profondeur du sommeil
  • Des indices précurseurs du sommeil sont les signaux d’un endormissement proche, il faut savoir les identifier
  • Des signaux d’éveil existent, il ne faut pas lutter contre un éveil précoce ou un difficulté à se rendormir
  • Les médicaments ne doivent être pris que sur vos conseils ou ceux du médecin.

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Est-il bon de conseiller la sieste ?

Une étude de l’APL (Association pour la promotion de la literie) en 2008 a mis en évidence, chez un groupe d’une quinzaine de volontaires, lors du changement pour une literie neuve, que le sommeil est plus reposant et plus récupérateur car ils dorment de façon plus paisible, et leur niveau d’activité est meilleur dans la journée

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Pourquoi éviter le sport le soir ?

La sieste (au-delà de son aspect de pratique culturelle) est une contre mesure de grande valeur en terme de prévention aux risques de la somnolence.

Elle permet, à condition d’être bien exploitée, d’améliorer la vigilance et la performance. Elle permet également de lutter contre la fatigue et favorise l’apprentissage.
L’association sieste/caféine a démontré son efficacité.

Plusieurs entreprises ont expérimenté la sieste au sein de leur dispositif de travail avec des résultats sensibles sur le sentiment de bien-être, de disponibilité, de qualité du travail et même de la réduction de l’absentéisme.

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Quels sont les traitements non médicamenteux ?

La température influence la phase d’endormissement. La température corporelle étant à son maximum autour de 17 h, elle diminue jusqu’à atteindre un minimum autour de 3-5 h du matin.

La stimulation d’une activité sportive le soir a tendance à augmenter la température corporelle, décalant ensuite son minimum thermique et donc l’endormissement.

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Quels sont les principaux conseils de resynchronisation du sommeil ?

La mélatonine serait impliquée en tant que signal dans la régulation des fonctions physiologiques et notamment dans la stabilisation des rythmes biologiques et le maintien de la précision de l’horloge biologique permettant la modulation des rythmes circadiens.

La photothérapie est indiquée comme traitement des syndromes de retard et d’avance de phase – le travail posté – le jet- lag (décalage lors du franchissement de plusieurs fuseaux horaires) – les rythmes différents des 24 heures (sujets aveugles) – les troubles du rythme veille sommeil chez le sujet âgé – les troubles du sommeil accompagnant les dépressions saisonnières.

Le traitement consiste à exposer les sujets à une lumière de haute intensité pendant une heure par jour environ. Plusieurs types de lampes sont vendues dans le commerce, mais aucun matériel actuel n’a semble-t-il de dossier de validation scientifique prouvant sa qualité.

Repenser ses habitudes de sommeil, savoir identifier les attitudes à abandonner, l’hygiène de vie à corriger, ou encore approfondir les causes de l’anxiété qui provoque les insomnies et ainsi composer au mieux avec les préoccupations qui empêchent l’accès à un sommeil de qualité.

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Quand conseiller la consultation ?

Si l’équilibre du cycle éveil-sommeil paraît insuffisant, il est utile de s’appuyer sur deux synchroniseurs importants :

    • la lumière
    • l’activité physique.

En cas de difficultés d’endormissement :

    • bien marquer le moment du réveil (douche, exercice physique, ambiance lumineuse forte) ;
    • éviter la lumière forte et l’activité physique le soir.

En cas de réveil matinal trop précoce :

    • ne pas traîner au lit quand on est réveillé ;
    •  le soir, favoriser l’activité physique et utiliser une ambiance lumineuse forte

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Comment se déroule un examen du sommeil ?

La plainte d’une dégradation de la qualité de vie dans la journée, l’apparition de troubles de la concentration, de l’attention et de la mémoire voire de la vigilance doivent vous alerter. Ce sont moins les caractéristiques du sommeil qui sont gênantes que les conséquences d’un mauvais sommeil sur les performances de la journée.

  • La suspicion d’un syndrome d’apnée du sommeil plus particulièrement lorsque le conjoint relate des ronflements et plus encore des pauses respiratoires.
  • La survenue d’une difficulté d’endormissement associée à un besoin de bouger (syndrome des jambes sans repos)
  • Une somnolence diurne excessive

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Les centres du sommeil

Il existe plusieurs examens qui permettent d’analyser le sommeil d’une personne. Cette science n’étant connue que depuis une dizaine d’années, il reste encore des techniques à découvrir et à approfondir :

La polysomnographie permet de suivre l’évolution du sommeil au cours de la nuit et/ou de la journée :

  • En enregistrant les activités électriques du cerveau à l’aide d’électrodes placées à la surface du crâne
  • En captant également le mouvement des yeux et le tonus musculaire à l’aide d’électrodes placées sur le visage
  • En enregistrant l’activité cardiaque, respiratoire et musculaire avec des électrodes placées sur la poitrine et les muscles.

A l’issue de ce type d’examen un hypnogramme peut être interprété et indiquer les éventuels troubles du sommeil dont le patient souffre et ainsi adapter un traitement si besoin

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Le médecin traitant peut adresser son patient à l’un des centres du sommeil pour des examens :

http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/liste_centres.pdf

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