Le dossier du mois pharma
Les Allergies
02/05/2017
- Qu’est-ce qui différencie une allergie d’une intolérance ou d’une hypersensibilité ?
- Quelles sont les spécificités d’une allergie dépendante aux immunoglobulines E (IgE) ?
- Quel est le rapport entre allergie respiratoire et alimentaire ?
- Quel est le rapport entre un oedème de Quincke et un choc anaphylactique ?
- Qu’en est-il de l’allergie aux poils d’animaux ?
- Quelle est l’importance des différents allergènes aériens ?
- Quelle est l’importance de la pollution dans la survenue ou l’aggravation des pathologies allergiques ?
- L’asthme est-il une pathologie allergique ?
- Quels sont les différents types de tests déterminant le risque allergique ?
Qu’est-ce qui différencie une allergie d’une intolérance ou d’une hypersensibilité ?
L’allergie et l’intolérance sont toutes les deux une hypersensibilité.
L’allergie est une hypersensibilité qui met en œuvre le système immunitaire. Celle-ci peut être dépendante d’une production excessive d’anticorps appelés IgE ou plus rarement être la conséquence d’un dysfonctionnement de la synthèse d’une classe d’anticorps appelé IgG voire de l’activité des lymphocytes T.
L’intolérance est aussi une hypersensibilité, mais celle-ci n’est pas en relation avec le système immunitaire. Elle est la conséquence d’un dysfonctionnement cellulaire causé par le contact avec une substance particulière (intolérance au gluten par exemple) ou par l’inactivité ou l’absence d’un enzyme intervenant dans la digestion (intolérance au lait).
Quelles sont les spécificités d’une allergie dépendante aux immunoglobulines E (IgE) ?
Si l’allergie est dépendante du terrain de la personne, comme pour un eczéma, une rhinite ou un asthme, on parle d’allergie IgE dépendante atopique.
Si la cause de l’allergie est indépendante d’un terrain particulier, comme dans le cas d’une allergie au venin, médicament ou parasite, on parle d’une allergie IgE dépendante non atopique.
Quel est le rapport entre allergie respiratoire et alimentaire ?
Une allergie respiratoire peut aussi favoriser l’apparition d’un asthme (5,7 %), ou d’une rhinite (6,5 %) ou d’une conjonctivite (1,4 %).
Les symptômes cutanés sont tout de même plus fréquents dans le cas d’une allergie alimentaire, à commencer par l’urticaire (dans 57 % des cas) ; cette dernière peut être isolée ou à répétition voire même chronique.
L’eczéma est la troisième manifestation cutanée d’une allergie alimentaire (22 %) à égalité avec les symptômes digestifs après l’angio-œdème (26 %).
Quel est le rapport entre un oedème de Quincke et un choc anaphylactique ?
Tous les deux sont des réactions d’hypersensibilité.
L’œdème de Quincke est une urticaire dite profonde, restant localisée, sans prurit du type d’angioœdème, qui peut toucher la peau ou les muqueuses, entraînant une douleur, conséquence de la mise sous tension.
L’anaphylaxie est une réaction généralisée ou systémique sévère menaçant le pronostic vital.
Qu’en est-il de l’allergie aux poils d’animaux ?
Nous ne sommes pas allergiques aux poils de nos animaux de compagnie mais plutôt à la substance que l’on retrouve sur leurs poils.
Cette substance se retrouve dans la salive, l’urine ou encore les larmes de certains de nos animaux domestiques.
Elle est véhiculée dans le milieu ambiant par les vêtements et les chaussures, ce qui explique que certaines personnes peuvent déclarer ce type d’allergie même sans la présence de l’animal.
,Il existe différents types d’allergie respiratoire en fonction des allergènes aériens en cause :
- Pollens
- Pollens d’arbres, dont font partie le bouleau, le frêne ou encore le chêne ;
- Pollens de graminées, représentant 19 % des allergies au pollen ;
- Pollens d’herbacées dont fait partie l’ambroisie ;
- Acariens, auxquels 23% de la population serait sensible ;
- Poils d’animaux dont 2/3 des allergies sont dues aux chats ;
- Moisissure comme Alternaria.
Il est à noter que 3 allergies sur 4 sont dues aux allergènes végétaux
Quelle est l’importance des différents allergènes aériens ?
Les pics d’ozone (O3) et de dioxyde d’azote (NO2) sont associés aux épisodes d’exacerbation d’asthme.
Les pollens à proximité des villes sont modifiés par ces polluants et libèrent plus facilement leurs allergènes.
La pollution extérieure ne doit pas faire oublier l’importance de la pollution à l’intérieur des habitations. En effet, l’habitat est de plus en plus confiné ce qui favorise le développement d’acariens, le contact avec de nouveaux allergènes (produit d’entretien), le voisinage avec les animaux de compagnie ou avec des facteurs favorisants : tabagisme passif, gazinière à gaz, mousse isolante, colle…
Quelle est l’importance de la pollution dans la survenue ou l’aggravation des pathologies allergiques ?
L’asthme est une pathologie multifactorielle dont l’étiologie évolue avec l’âge.
Les mécanismes allergiques à IgE jouent un rôle dans 80 % des asthmes infantiles et dans plus de 50 % des asthmes de l’adulte.
L’asthme est-il une pathologie allergique ?
Le Prick-test se pratique sur l’avant-bras par le dépôt, après une légère scarification, de différentes solutions d’allergènes standardisés. La lecture des résultats s’effectue 15 à 20 minutes après la pose. Une papule apparait si le résultat est positif et l’allergie déclarée.
Avant de pratiquer ce test, il est essentiel d’interrompre les traitements antihistamiques en général 5 jours avant le jour du test.
Le test de provocation est un test de confirmation ou de différenciation. Il s’effectue en administrant par voie conjonctivale, nasale ou par contact de l’aliment avec la face interne de la bouche et sous contrôle, des doses de plus en plus élevées jusqu’à apparition des symptômes. Les tests épicutanés sont destinés à objectiver des allergies de contact.
Quels sont les différents types de tests déterminant le risque allergique ?
- Quand peut-on suspecter une allergie alimentaire chez un nourrisson ?
- Quand peut-on suspecter une allergie alimentaire ?
- Quels sont les allergènes alimentaires les plus fréquents ?
- Quelle est l’importance des allergies croisées ?
- Que suspecter face à une rhinite ?
- Quelles sont les caractéristiques d’une conjonctivite allergique ?
- Quelles sont les recommandations pour l’éviction des acariens ?
Quand peut-on suspecter une allergie alimentaire chez un nourrisson ?
Il est important de savoir qu’au niveau mondial la dermatite atopique est en très forte augmentation.
Dans la très grande majorité des cas (80 %), cette pathologie apparaît avant le premier anniversaire du nourrisson.Le lait de vache ne doit pas être considéré comme le seul suspect. Ce sont tous les aliments qui doivent être interrogés.
Quand peut-on suspecter une allergie alimentaire ?
La survenue d’un prurit oral, voire d’un œdème des lèvres survenant après l’ingestion d’un fruit ou d’un légume permet d’évoquer la potentialité d’une allergie alimentaire.
Une urticaire peut apparaître dans les minutes et jusqu’à plus de 3 heures de l’ingestion. Plus les réactions sont proches de la prise alimentaire, plus elles sont graves. Une manifestation anaphylactique d’origine alimentaire peut parfois survenir après un effort, même minime (marche rapide, danse), mais le plus souvent après une activité sportive, dans les suites d’une prise alimentaire bien supportée au repos.
Quels sont les allergènes alimentaires les plus fréquents ?
Les allergènes alimentaires, les plus fréquents pour la population mondiale sont, par ordre d’importance :
- l’œuf de poule,
- le lait de vache,
- les poissons,
- les crustacés,
- l’arachide,
- le soja,
- la noisette.
Cet ordre diffère entre enfant et adulte. Chez les jeunes enfants ce sont le lait de vache, l’œuf de poule et l’arachide qui sont les plus fréquemment en cause, alors que chez les adultes, ce sont les poissons, les fruits et les légumes. C’est pourquoi il est obligatoire d’indiquer sur les emballages de denrées alimentaires la présence même partielle de ce type d’aliment
Quelle est l’importance des allergies croisées ?
Il existe une relation entre des pneumallergènes et des allergènes alimentaires.
C’est ainsi que le pollen du bouleau est devenu de plus en plus allergisant du fait d’une augmentation de l’expression de la substance allergisante qui le compose.Les fruits comme la pomme, la poire, la pêche, l’abricot… renferment une substance allergisante assez proche de celle du bouleau ce qui explique la possibilité d’une allergie croisée (70 % des personnes allergiques au pollen de bouleau ont des manifestations allergiques lors de l’ingestion de fruits précédemment cités).
Que suspecter face à une rhinite ?
En France, la prévalence de la rhinite allergique est d’environ 24 % chez l’adulte et de 12 % chez l’enfant ; pour autant toutes les rhinites ne sont pas toutes d’origine allergique.
L’étiologie allergique d’une rhinite se vérifie lors de la survenue d’un prurit nasal associé à un prurit pharyngé et auriculaire, une rhinorrhée aqueuse, des éternuements et parfois une toux, souvent associée à une irritation conjonctivale.
La rhinite vasomotrice est une pathologie qu’il est important de ne pas négliger. Celle-ci survient lors des changements de température et cela sans saisonnalité particulière. Elle se caractérise par une absence de prurit nasal ou conjonctival. La sensation de nez bouché peut aussi évoquer une polypose qui s’accompagne alors d’une perte de l’odorat et du goût.
La rhinite allergique ne doit donc pas être considérée comme une pathologie bénigne mais comme un symptôme potentiellement évocateur d’un asthme non diagnostiqué.
Quelles sont les caractéristiques d’une conjonctivite allergique ?
Cette pathologie est saisonnière et principalement associée à une rhinite allergique.
Elle se manifeste par :
- la rougeur de la conjonctive,
- le larmoiement,
- le chémosis (œdème),
- un prurit toujours bilatéral.
Quelles sont les recommandations pour l’éviction des acariens ?
- L’aération tous les jours de la chambre (si possible ensoleillée) et de la literie,
- L’aspiration prolongée du matelas chaque semaine,
- Le nettoyage du sol soigneux et fréquent,
- La moquette est à proscrire.
- Quelles actions d’éviction peut-on conseiller ?
- Quels sont les risques de somnolence lors de la prise d’antihistaminique H1 ?
- Les traitements antihistaminiques sont-ils suffisants pour traiter toutes les manifestations allergiques ?
- Qu’en est-il des corticoïdes ?
- Quels sont les conseils à donner lors de l’administration d’un médicament par voie intranasale ?
- Quels sont les conseils à donner lors de l’administration d’un collyre ?
- Quels sont les points de vigilance lors de la délivrance des médicaments ?
Quelles actions d’éviction peut-on conseiller ?
Le lavage régulier en fin de journée du nez et des yeux avec du sérum physiologique et des cheveux avant de se coucher, et cela plus particulièrement pendant la période pollinique est un conseil utile et efficace.
Bien que peu accepté culturellement, mais certainement efficace le port d’un masque léger lors d’une période à risque est très certainement efficace, si tout du moins le masque est changé régulièrement.Il peut être utile aussi de rappeler que le remplacement du filtre à pollen de la voiture ou l’utilisation de mouchoirs jetables ne sont pas inutiles.
Quels sont les risques de somnolence lors de la prise d’antihistaminique H1 ?
Les effets secondaires des antihistaminiques oraux sont souvent liés à leur action anticholinergique. Leur effet sédatif est lié à leur passage potentiel dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) et leur action sur les récepteurs cérébraux à l’histamine intervenant dans la vigilance.
Les dernières générations d’antihistaminiques bénéficient d’un faible voire d’une absence de passage dans le LCR et dès lors n’occasionnent pas de somnolence. Il est tout de même toujours préférable de conseiller la prudence lors de la première prise.
Les traitements antihistaminiques sont-ils suffisants pour traiter toutes les manifestations allergiques ?
Les antihistaminiques sont des traitements de première intention dans le cas de rhinites allergiques, mais ne sont en aucun cas suffisants pour traiter des manifestations respiratoires.
C’est pour cela que devant une rhinite récurrente, a fortiori si elle n’a pas bénéficié d’un avis médical, la consultation s’impose. C’est ainsi que la plainte ou la découverte lors d’un interrogatoire de dyspnée même légère, d’une toux ou de tout autre symptôme respiratoire doivent bénéficier d’un avis médical.
Qu’en est-il des corticoïdes ?
Alors que le traitement par corticoïdes oraux d’une rhinite n’est pas considéré comme un traitement adéquat dans les recommandations, le traitement corticoïde local par voie nasale fait partie des traitements recommandés.
Il apparaît efficace sur les symptômes nasaux et conjonctivaux. Il est pourtant important de prendre en compte le risque accru d’un passage systémique lors d’administration conjointe, plus particulièrement par inhalation, et d’être vigilant face à la survenue de saignement ou de trouble inhabituel du nez ou d’une infection virale (herpès buccal ou ophtalmique). Un risque de glaucome peut aussi apparaître lors d’un usage au long cours d’un corticoïde par voie intranasale.
Quels sont les conseils à donner lors de l’administration d’un médicament par voie intranasale ?
Le nez doit être convenablement mouché avant l’instillation, et l’usage personnel du flacon doit être respecté.
Si le médicament est présenté sous forme de flacon plastique, il faut insister sur l’importance de maintenir la pression sur ce dernier jusqu’à ce que l’embout soit totalement sorti du nez. Rappelez la nécessité, lors de l’utilisation d’une pompe, de l’amorcer en effectuant 10 pressions après l’avoir agitée légèrement. En cas d’utilisation d’un corticoïde, l’action du médicament n’est pas immédiate et peut demander deux à trois jours avant d’être manifeste.
Quels sont les conseils à donner lors de l’administration d’un collyre ?
En cas de sécheresse oculaire ou de suspicion, éviter de conseiller un collyre ayant un conservateur de type benzalkonium
Quels sont les points de vigilance lors de la délivrance des médicaments ?
Il est important de toujours vérifier la présence d’excipients à effet notoire.
Il existe un peu moins d’une cinquantaine d’EEN, parmi lesquels on citera le lactose, le fructose, le galactose, le glucose, le potassium, l’huile de ricin, le sodium ou l’amidon de blé pour lesquels les personnes qui sont allergiques à ces substances éviteront de prendre les médicaments en contenant. Elles devront être informées de leur présence dans ce dernier lors de la délivrance de leur traitement.